mardi, novembre 15, 2005

Droit d'entrée

A ma grande joie, je suis de retour dans le monde du travail.
Là où j'officie pour le moment, l'entrée aux bâtiments nécessite presque un relevé d'empreintes, d'ADN et un casier judiciaire. Sachant cela j'y vais assez en avance, trop sans doute pour des fonctionnaires (en tout cas ceux du secrétariat). Je demande si mon badge d'entrée est prêt: "ben la responsable est en congés, son remplaçant n'arrive pas avant 10:00 alors va falloir patienter". Je patiente, puis finalement m'impatiente.. j'appelle directement le service où je dois aller: on m'envoie de l'aide.
A son arrivée, le remplaçant du service badge est arrivé, vautrée quasi sous son bureau et raconte son WE à un de ses collègues. Bref, il nous fait poireauter. Mon Aidàmoi s'impatiente à son tour et coupe court à sa conversation: "est-il possible de faire le badge de ce jeune homme?"
"heu.. non.. madame Holiday est en vacances, elle vous fera le badge demain.."
"DEMAIN? et on fait comment? et d'ailleurs, quand elle prendra ses congés d'été on ferme tous les services? on doit se caler sur ses dates? Y'en a qui travaille ici"
Jabba le Hunt ne bronche pas face à l'estoquade et répond en haussant les épaules.
Spectatrice de la passation de joute, une jeune fonctionnaire (zellée) prend mon formulaire et réapparait quelques minutes plus tard avec un badge tout neuf.. il était donc possible de les émettre en l'absence de LA responsable. Je lui souris, elle est charmante et a un très joli accent de l'est (page 114 du catalogue: La Russe pas chère). Jabba regarde alors furieusement ma collègue et re-haussage d'épaule en guise de défense.
Je me dit que ça commence en fanfare!
en attendant mes diverses assignations je jette un oeil sur le net et tombe sur le blog de Charlie et Céline tous deux partis en Australie. A la vision de la plage à deux pas de chez eux, je me demande si il exite aussi des Jabbas le Hunt là-bas? et je me rapelle que même s'ils en ont: il me semble que la misère parait moins pénible au soleil... comme dirait l'autre.

samedi, novembre 05, 2005

Interview


Bon ça y est, hier j'ai passé mon interview avec Josette (cf. précédent post) et je signe lundi. Mon aventure la tête en bas se sera pour mi-février.
Toujours est-il qu'hier, la Josette elle m'a encore fait sourire.
Mais avant il faut juste que je vous narre mon "tamponnage" de début de mois au bureau du chômage. J'arrive donc à 13h (rdv pour les hommes de lettre G: c'est ce qu'on appelle être sectorisé!) .
Comme l'autre fois: la file. Tout le monde voulant se débarrasser au plus vite de cette petite humiliation. Donc là, tu trouves de tout, du costard cravate qui est sur un super plan de partenariat avec les Açorres, au ptit jeune qui fini son cass'dale zik-a-donf dans le walkman, le pov'vieux déjà bien engagé dans sa collecte de villagoise cuvée 2005.. et moi. C'est plutôt marrant de voir toute cette mixité en un seul endroit. Et le fait que ce ne soit que des hommes m'a un peu rapppelé le temps du service militaire. J'étais donc à deux doigts de saluer le gars derrière le guichet en arrivant.
Mais juste avant d'atteindre ce fameux guichet, j'ai remarqué que plus d'un qui faisaient la file partaient avant d'avoir atteind la vitre.. j'ai pas bien compris pourquoi.. le collecteur de villageoise par exemple, il lui restait plus que deux pékins avant lui, et zou il se tire.
J'ai pas tout compris là.. ça doit faire parti d'un rite belge. Ou comme dans La Marche de l'Empereur.. ils viennent là pour réchauffer le groupe.
Enfin bref, ma carte était tamponné, et je sortais du bureau de l'emploi avec une réelle envie de voir Josette.

J'arrive dans "ses" bureaux pile à l'heure. Une sécretaire à l'accent flamouche très prononcé me propose d'attendre. Ce que je fais en me lovant dans un fauteuil club du plus bel effet.
1mn
2mn
5mn
8mn
je regarde ma montre
11mn
pis ya rien à lire ici
12mn30s
merde mon bol de thé se réveil
14mn
elle sait encore que je suis là?
15mn
je vais me faire des pâtes ce soir.. ho non! une bonne purée comme Chez Clément!
16mn
..ou une soupe
17mn

j'en étais encore à mes considérations culinaires quand Josette apparu au coin de l'open-space (que je traduirais volontiers par espace-paravent). Une chtiote crevette "confusément désolé mais j'étais en ligne".
je pensais "- pouvait ptêt raccrocher quand on a rdv non??"

Je la suis au milieu du couloir paravent et m'assoie devant elle.
Bureau convenable, fermé (close-space?) avec vue vitrée sur le bureau d'à côté (celui du big boss apprendrais-je plus tard): ils aiment pas l'intimité ici..

Bref l'entretient se déroule plutôt pas mal. Même si je me serais bien auto-mutilé pour arrêter cette putain de "rouge attitude" qui me prend à chaque fois dans ces cas là. J'étais pourtant top à l'aise mais non: faut que je tourne pivoine-tomate quand je parle.
En fait c'est surtout une revue en bonne et dû forme de mon CV.
Je m'en sors bien. On discute tarif.. elle dit oui à ma dernière proposition tout de suite (oui.. je sais... j'aurais donc pu demander plus, vu sa rapidité à conclure mais je ne suis pas et ne serai jamais une bête du marchandage).
Le tout est entrecoupé de moults coups de fil sur son "fixe-du-travail" et son G(sm) perso. A devenir dingue. J'en avais peur d'ouvrir la bouche parce-qu'à chaque fois ça ne manquait pas: driiiiiiing!
"-HA PUTAIN DE M****!!! MAIS COUPE MOI TOUT CA!!!!"
Hormis son addiction téléphonique Josette est assez sympa mais avec des dents virtuelles de requins.. je sentais que je n'étais qu'un CV parmi les 3000 qui trônaient sur son bureau. Ils s'entassaient là comme le tableau de chasse de Robert Redford dans Out of Africa. Impressionnant. Elle règnait sur un royaume d'esclaves informaticiens.
Et avant d'en finir Josette voulu me raconter l'histoire de la boîte.. même si factuellement je bossais pour eux depuis février.

Alors d'une toute petite boîte, deux aventureux sentirent le filon du service aux institutions à Bruxelles (Europe oblige) et fondèrent une plus grosse boîte..bla bla bla..
C'est à cet instant que j'ai décroché..
Pour revenir à:
Donc on travaille sur les lots B et C en CTV mais aussi en CRT. De plus j'ai 20 personnes qui gèrent du CASSO et des SIRTA.
"-merde.. je dors depuis combien de temps?"
On a perdu le contrat MSR mais je compte bien le récupérer avec tous les BRV qu'on a
"-j'ai été enlevé par des aliens qui m'ont emmené sur planète Institutions Européennes X"
Mais vous connaissez peut-être le projet NIVO?
"-si je ne lui montre pas mes dents elle ne va pas me mordre"
J'y pense, vous avez travaillé pour la Commission donc vous connaissez tout ça de toute façon..

Dingue. Ces gens sont tellement plongés dans leur jargon de technocrates européens qu'ils ne font même pas attention qu'un humain d'âge moyen et de culture moyenne n'a AUCUNE chance de comprendre le quart du demi de leur baragouinage institutionel. C'est une langue à part qui sert à ce que les pov'pékins comme vous et moi n'y comprennent rien. Surtout pas. Sinon on verrait ce qu'ils font.. et ce serait pas triste.

En tout cas je vais de ce pas mettre mes EEB* dans une CSLF* parce-que je CLD*.


*Epinards En Boîte
*Casserole Sur Le Feu
*Crève La Dalle