C'est de la sorte que Borloo, Ministre au maroquin de 20 milliard d'euros, numéro deux du protocole, et surtout porte veste improbable de la bonne conscience sarkozienne en terme écologique, s'est mangé un claque mémorable à l'Assemblée.
On attendait plus rien de ces négociations, discussions, brassages de vent (ils auraient dû implanter des éoliennes) sortis tout droit du fameux "grenelle de l'environnement". Allez d'ailleurs voir le
site consacré qui, à l'image du barnum que ce fut, est un peu confus voire fourre-tout (en plus d'être leeeent)... mais on y tire quelques infos sur lesquelles je reviendrai plus loin.
Ce soir, une motion de censure, déposée par un élu communiste (ils ne sont plus que quatre maintenant non??) est adoptée par 136 voix contre 135, et renvoie illico le texte aux archives.
Inutile de dire que
Droopy notre bien aimé Premier Ministre s'est empressé d'assurer qu'un tour de passe passe législatif allait permettre de représenter le texte sous une autre forme.
Ceci dit le mal est fait et c'est un couac de plus pour le gouvernement et surtout pour le comique de service: sa majesté Borloo. On lui donne un super ministère, qui était au départ dévolu au meilleur-d'entre-nous-Juppé, et il casse son jouet en y prêtant pas assez attention. Visiblement plus intéressé par le classement des vins et la reconnaissance des AOC pour les liqueurs, mister B. vient de se prendre un revers après lequel plus d'un aurait déjà commencé à mettre à jour son CV.
C'est très bon tout ça. Ca prouve que Monsanto et toute la clique de savants fous ont eu beau jeu de dicter les interventions dans la tribune (dixit le Canard), le cocktail n'est pas passé.
Ho, je l'ai dit, il passera sans doute différemment, Fillon a plus d'un joker législatif en poche. Mais la queue basse.
Je n'aurai voulu, pour rien au monde, être l'UMP de service qui a dû rendre compte à notre-président-bien-aimé.
Comme a dit Noël Mamère, après le vote, "j’espère qu’à l’instant où je parle le président de la République est en train de manger la moquette de l’Elysée".
Ha c'est bon.
Comme écrit plus haut, en jetant un coup d'oeil au site de grenelle on trouve, au détour de quelques clics hasardeux, un
PDF détaillant le budget du ministère de mister B.
Alors donc au début on vous annonce: 20.000.000.000 d'euros de budget! Woooaaoooo!! C'est que c'est important l'écologie!
Aïe dans le détail ça commence mal, il faut déjà sucrer 4,2 Milliards pour des caisses de retraite...
On continue à faire défiler les pages et zou! on trouve un autre poste budgétaire pour d'autres régimes sociaux (20M pour les mineurs). Je ne me suis pas fadé tout le doc, mais je pense qu'il doit y avoir d'autres lignes budgétaires comme celles là. En gros, je déplace des lignes d'un autre ministère vers toi, et, hoooo, comme ton budget est maousse... pour les médias!
Magique non?
On trouve aussi le support à la gestion des déchets radioactifs: je trouve formidable que l'Etat paye pour une pollution privée. J'espère que les 4,5 millions d'euros consacrés proviennent d'une taxe des groupes nucléaires...
Comme c'est un super ministère, on trouve aussi pas mal de lignes qui touchent au développement... non pas durable, mais des activités économiques.
OK tout n'est pas à jeter, mais je trouve un peu gonflé de mettre que l'enveloppe globale pour ce ministère vert est de 20 milliards... Surtout que, quand on y pense, ce n'est pas une enveloppe géante qu'il fallait. Puisque la gestion durable, la gestion des ressources, touchent moults domaines, le ministre devait, en mon sens, être transversal, capable de fourrer son nez (rouge) dans tous les autres ministères pour les guider ou bien leur taper sur les doigts quand leur gestion n'était pas bonne, insuffler des réflexes "éco-citoyens" au sein même des différents ministères et autres secrétariat d'Etat. Voire à la tête même... comme par exemple, se demander si tous les voyages officiels doivent à chaque fois se faire en avionsssss? ou en voituresssssss.
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Enfin je dis ça, je dis rien.
Allez, pleure pas Jean-Louis, et tiens! c'est ma tournée!